A une date proche mais non encore publique (quelques mois), le Parlement Européen sera amené à se prononcer sur une révision de la TPD actuelle. C’est aujourd’hui une certitude.
En coulisse, la Commission Européenne est déjà à la manœuvre pour orienter les débats des parlementaires et les lobbies traditionnels s’affairent.
Les bases de cette nouvelle version de la TPD sont comprises dans deux documents clés, qui eux sont bel et bien publics.
- Le rapport SCHEER,
- et le rapport de la Commission Européenne en découlant.
Ces documents sont complexes. Nous nous proposons de les vulgariser pour mieux comprendre les enjeux et les dangers sur la vape que nous connaissons aujourd’hui.
C’est long, car il y a beaucoup à expliquer, aussi prenez votre temps, un bon set-up, un bon jus, un café ou un thé et commençons.
Il s’agit d’une étude, commanditée par la Commission Européenne au SCHEER pour répondre à la question suivante : les cigarettes électroniques sont-elles plus dangereuses que de ne pas fumer ?
L’avis du Vapelier : D’emblée, la question est biaisée. La cigarette électronique est faite pour aider le fumeur à arrêter de fumer et, comme tous les défenseurs de la vape le disent depuis longtemps : mieux vaut vaper que fumer et si vous ne fumez pas, ne vapez pas !
Dans la série questions loufoques qu’aurait pu poser la Commission :
- Le shampooing, ça pique les yeux, dois-je arrêter de me laver les cheveux ?
- J’ai mal aux pieds, puis-je marcher sur les mains ?
- Il n’est pas sain d’avaler du dentifrice, dois-je nettoyer mes dents en dehors de ma bouche ?
Soyons sérieux : Voilà bien une question purement technocratique que personne d’autre n’aurait eu la présence d’esprit de se poser. Mais en orientant la question sous cet angle, la Commission élude tout simplement la question centrale de la réduction des risques tabagiques.
Le fait de fumer a tué 75000 personnes en France en 2015 (Santé Publique France) soit un demi-Covid.
La vape aide au sevrage tabagique, elle participe donc à la lutte contre cette mortalité et est reconnue scientifiquement comme étant 95 % moins nocive que le tabac à brûler (fourchette basse, certains parlent de 99 %, mais au moment où nous écrivons ces lignes, personne ne dira plus car ces pourcentages sont des standards scientifiques liés à la notion du principe de précaution, principe qui sera levé quand et seulement quand les données pourtant déjà massives concernant la vape, seront considérées comme suffisantes…c’est ainsi du moins en France, notre voisin Anglais lui a déjà considéré que ce principe de précaution pouvait être levé).
La Commission Européenne qui brandit volontiers le spectre du principe de précaution aurait-elle oublié que la précaution la plus élémentaire est avant tout de diminuer le nombre de morts ?
SCHEER, ça veut dire Scientific Committee On Health, Environmental and Emerging Risks.
En français : Comité Scientifique des Risques Sanitaires, Environnementaux et Émergents (CSRSEE, c’est tout de suite moins sexy…).
La méthode est simple : Pas de méthode, aucune expérimentation ou protocole scientifique.
Cette étude n’est pas réalisée en laboratoire, mais se base uniquement sur les données collectées de toutes les études parues afin d’en tirer des statistiques.
On évite soigneusement les polémiques engendrées par certaines de ces études, on évite de valider les origines ou les provenances (qui a payé, dans quelles conditions cela a été produit), on évite aussi de remettre sur le tapis les avis scientifiques divergents de beaucoup d’entre elles…
Bref le but c’est de tout compiler ou du moins ce qui est arbitrairement considéré comme important, sans chercher à être exhaustif, mais sans oublier de plaire à la Commission Européenne qui règle la note.
L’avis du Vapelier : Il n’était nullement nécessaire de faire appel à un comité scientifique si ce n’était pas pour faire de la science. Autant mandater trois stagiaires de niveau BAC, ça nous aurait coûté moins cher. Mais dans un monde où les données sont déifiées au détriment de la pratique médicale ou la recherche pure, est-ce étonnant ?
Dans la catégorie des méthodes en carton, on pourrait aussi :
- Faire une roue de la fortune avec « C’est cool », « C’est pas cool » inscrits dessus et faire tourner.
- Ou encore jouer le futur de la santé publique à la bataille.
Soyons sérieux : Les études scientifiques favorables à la vape sont innombrables. On ne peut pas faire comme si elles n’existaient pas et on ne pourra jamais comparer les rumeurs colportées lors de la crise EVALI ou des étudiants vapaient du THC acheté au marché noir avec le rapport du Public Health England qui conclut à une large diminution des risques avec le vapotage en lieu et place du tabac.
La question qu’on peut se poser est donc : était-il nécessaire de refaire un travail précédemment fait et dans des conditions bien moins partiales ?
QUELLES SONT LES CONCLUSIONS DU RAPPORT SCHEER ?
- La preuve de risques d’irritation des voies respiratoires due à l’exposition prolongée est modérée. Cependant, le taux d’incidence est faible.
- La preuve de risques d’effets systémiques à long terme est modérée.
- La preuve de risques de cancers de l’appareil respiratoire due à l’exposition prolongée aux nitrosamines, acétaldéhyde et formaldéhyde est de faible à modérée. La preuve de risques d’effets collatéraux, carcinogènes, dues aux métaux dans la vapeur est faible.
- La preuve de risques d’autres effets collatéraux, comme des manifestations neurologiques dues à une maladie pulmonaire, est faible.
- A ce jour, il n’existe aucune donnée spécifique démontrant que les arômes utilisés dans l’Union Européenne présentent des risques pour les utilisateurs de cigarettes électroniques sur le long terme.
- La preuve de risques d’empoisonnement ou de blessures dues à l’explosion et à l’incendie (de matériel de vapotage) est forte. Cependant, le taux d’incidence est faible.
- La preuve que la cigarette électronique sert de passerelle vers le tabac pour les jeunes est modérée.
- La preuve que la nicotine contenue dans les e-liquides favorise l’addiction est forte.
- Les arômes ont une contribution importante sur l’attractivité exercée par la cigarette électronique.
- La preuve du rôle de la cigarette électronique dans l’arrêt du tabac est faible. La preuve de ce rôle dans la diminution du tabac est de faible à modérée.
Traduction :
- Vaper est plus sûr que fumer. Beaucoup plus.
- Mieux vaut vaper que fumer, c’est clair.
- Tu ne vas pas attraper un cancer avec la vape.
- La vape ne rend pas dingue.
- Les arômes ne sont pas néfastes à la santé. On a cherché, on n’a rien trouvé. C’est ballot.
- Si tu fais n’importe quoi avec ton set-up, ça peut péter ! Mais c’est moins fréquent qu’avec un smartphone. Si tu vapes du Sans Plomb 98, tu vas tousser !
- On n’est pas sûrs que la vape pousse les jeunes à fumer. Il faudrait une loi interdisant la vape aux mineurs. Ah, ça existe déjà ? Ah… ben, il faudrait la faire appliquer alors ou bien autoriser les plus jeunes à fumer, comme ça ils ne vaperaient pas.
- La nicotine est addictive. Comment ça, on le savait déjà ?
- Si on supprime les arômes, les gens vont continuer à fumer.
- On n’arrête pas de fumer avec la vape. Ou alors, il faudrait une politique de santé plus incitative et moins répressive, à l’anglaise parce que chez eux, ça fonctionne mieux. Mais chut… on n’a rien vu.
En conclusion, la preuve de l’intérêt des conclusions du rapport SCHEER est de faible à modérée.
Pour donner suite aux conclusions du rapport SCHEER, la Commission Européenne n’a pas manqué de faire un rapport (c’est une manie). Ce dernier dit ceci :
- Les cigarettes électroniques contiennent de la nicotine, une substance toxique.
- La Commission fondera ses décisions en matière de gestion des risques liées aux cigarettes électroniques sur l’avis “scientifique” du rapport SCHEER.
- L’avis en question a mis en évidence les conséquences des cigarettes électroniques sur la santé
- et le rôle important qu’elles jouent dans le début du tabagisme.
- L’avis prône l’application du principe de précaution et le maintien de l’approche prudente adoptée jusqu’à présent.
- Il convient toutefois d’examiner si certaines dispositions pourraient être davantage détaillées ou clarifiées.
- Par exemple les dispositions relatives aux exigences en matière de taille des réservoirs ou d’étiquetage
- Ou les dispositions relatives à l’utilisation d’arômes et à l’utilisation de liquides sans nicotine.
- Ou encore les dispositions relatives à la publicité.
- Dans la mesure où les cigarettes électroniques constituent des aides au sevrage tabagique, leur réglementation devrait suivre la législation sur les produits pharmaceutiques.
Traduction :
- On vient de découvrir que la vape utilise la nicotine pour pallier le manque de nicotine quand on arrête de fumer ! Enlevez-moi ça !
- On a tout bien lu, on a tout compris.
- La preuve que la vape est dangereuse est de forte à ultra-super-méga forte. On n’a rien compris au rapport SCHEER.
- Depuis que la vape existe, le nombre de fumeurs a triplé. Ou quadruplé. C’est prouvé !
- Il est urgent de ne rien faire d’efficace pour lutter contre le tabagisme. A part augmenter les taxes : ça sert à rien, ça augmente le développement du marché noir mais ça rapporte un max.
- On va quand même complexifier tout ça pour les empêcher de vaper, ça pourrait marcher.
- On va diminuer la taille des atomiseurs, surtout les jetables. C’est du win-win, ça va les embêter et c’est totalement anti écologique. Géniale ton idée, Marcel !
- On va bannir tous les arômes, le rapport SCHEER a dit que c’était hyper-nocif, c’est prouvé. Si si, on a bien lu ! Et tant qu’on y est, on va aussi limiter les e-liquides non nicotinés à 10 ml.
- On les a interdits de publicité, on va aller les chasser sur les réseaux sociaux maintenant puisqu’ils nous mangent dans la main.
- On va filer le bébé à Big Pharma. Comme ça, des liquides sans arômes, surtaxés et sur ordonnance, on est sûrs que la vape ne se répandra pas.
En conclusion, la Commission Européenne n’a rien compris au concept de réduction des risques ou alors, elle fait semblant de ne rien comprendre.
EST-CE DANGEREUX POUR LA VAPE ET SI OUI QUELS EN SERONT LES IMPACTS ?
Parce que le Parlement Européen sera amené à se prononcer sur une révision de la TPD actuelle et qu’il se basera sur le rapport SCHEER et sur les préconisations de la Commission Européenne, la réponse est oui sans conteste oui.
C’est même très dangereux car cela signifierait:
- La fin des arômes,
- La limitation généralisée des contenants aux liquides non nicotinés à 10 ml,
- Le bannissement des atomiseurs reconstructibles,
- La prise de contrôle d’une technologie née du terrain et développée par tous les acteurs de la vape par Big Pharma,
- Sans parler d’une nouvelle taxation qui ne dépendra pas de la TPD mais qui reste plus que probable.
Sommes nous trop pessimistes ? Non,pour s’en convaincre n’y a qu’à regarder ce qui se passe aux USA, au Canada et ailleurs, partout dans le monde. Il est facile d’imaginer que l’Europe, et donc la France, pourrait être tentée de s’aligner, comme elle l’ont toujours fait.
Le risque est immense, de rapidement rentrer dans une longue période de prohibition. Les vapoteurs confirmés pourront toujours « bidouiller » pour s’en sortir. Mais que faisons-nous des 14 millions de fumeurs qui resteront sur le sable ?
Il faut impérativement unir toutes les forces:
- Les fabricants de liquide,
- De matériel,
- Les médias de la vape et les autres,
- Les vapoteurs,
- Les groupes Facebook,
- Les associations pro-vape, les scientifiques (les vrais),
- Les médecins… de France et d’ailleurs.
Il faut informer, mobiliser partout, nos amis, nos parents, les amis de nos parents, les parents de nos amis, nos réseaux sociaux, en un mot…faire le buzz.
A quelques mois des élections présidentielles, il n’est pas trop tard pour acquérir du poids, ce qui a toujours manqué à la vape.
Pour commencer, nous vous proposons de visiter l’excellente plateforme mise en place par One Shot Media : jesuisvapoteur.org.
jesuisvapoteur.org vous donnera toutes les informations nécessaires et vous permettra même de contacter votre député, simplement, pour l’informer et lui signifier votre opposition à cette perspective.
Le Vapelier et Vapoteurs.net appuient cette initiative sans réserve.
Nous ne sommes pas seuls, Vaping Post a rejoint le mouvement et d’autres bonnes volontés professionnelles de la vape ou pas sont en passe de le faire.
Amis vapoteurs, amis fumeurs, battons-nous tous ensemble en faisant entendre nos voix, il n’est pas trop tard pour y arriver.
Bonne vape, et surtout prenez soin de vous.